TREFFY, le remorqueur contrebandier de 1934

Publication 13 septembre 2025
Source : Bruno Pruvost, Président adjoint de la commission régionale Plongée Archéologique HDF

Un soir de juin 1934, un vieux remorqueur anglais s’échoue sur la plage de Dunkerque. Dans ses cales, les douaniers découvrent une cargaison inattendue : plusieurs tonnes de tabac de contrebande.
Retour sur l’histoire rocambolesque du Treffry, qui fit la une de la presse locale et dont l’épave hante encore nos mémoires littorales.

Le 3 juin 1934, les promeneurs de Malo-les-Bains aperçoivent un petit vapeur en difficulté. Très vite, on comprend qu’il s’agit d’un naufrage : le Treffry, vieux remorqueur britannique de 1870, s’est échoué face à la digue. Son équipage, composé de quatre hommes, rejoint la côte tant bien que mal.

Dès le lendemain, l’enquête révèle l’affaire : les cales du navire sont remplies de ballots de tabac, près de deux tonnes. La presse s’empare de l’événement et soupçonne un vaste trafic de contrebande, destiné à l’Angleterre. Le capitaine finit par reconnaître que le vieux remorqueur servait effectivement à introduire frauduleusement tabac et peut-être même drogue outre-Manche.

L’histoire se complique encore lorsque l’armateur supposé, Cedric Woolcock, apparaît comme un personnage lié à une bande organisée, redoutée jusque dans les ports britanniques. L’affaire prend une tournure digne d’un roman policier maritime.

Abandonné aux autorités françaises, le Treffry deviendra une épave familière des promeneurs. Longtemps visible sur la plage, il disparaîtra peu à peu sous le sable après les travaux de rechargement du littoral au début des années 2010.

Grâce aux recherches minutieuses de Bruno Pruvost, plongeur passionné et Président adjoint de notre commission régionale, cette histoire oubliée retrouve aujourd’hui toute sa richesse et rappelle combien les épaves constituent un patrimoine maritime unique, entre mémoire locale et grandes histoires de mer.

Nous vous invitons à lire l’article-enquête rédigé par Bruno :

BRUNO PRUVOST

TREFFRY, le remorqueur contrebandier

Un vieux remorqueur anglais est drossé à la plage de Dunkerque dans la soirée du dimanche 3 juin 1934. Vers dix-neuf heures, les promeneurs sur la digue de Dunkerque-Malo-les-Bains aperçoivent une sorte de petit bateau à vapeur, qui paraissait en difficulté en bordure de mer. Le navire reste sur place en face de la plage de Dunkerque. De l’avis des navigateurs témoins du fait, ce bâtiment se trouve sans doute échoué et de nombreuses personnes se rendent sur la route conduisant à la statue de Tixier1, pour mieux se rendre compte de l’accident de mer. D’ailleurs, des signaux lumineux et des fusées de détresse indiquent nettement à présent qu’il s’agit d’un naufrage.
Les autorités du port sont prévenues. Elles apprennent bientôt que les quatre hommes, formant l’équipage du navire sont sains et saufs. Un peu plus tard, Alfred Robelet, propriétaire du café : «A la vague», sur la digue de Dunkerque, n’est pas peu surpris de voir entrer dans son établissement deux hommes aux vêtements littéralement trempés et claquant des dents. Il s’agit de deux navigateurs anglais du Treffry, qui ne connaissent pas un mot de français. M. Robelet s’empresse de secourir ces rescapés qui mettent d’assez longues minutes à sortir de leur engourdissement. Les deux Britanniques expriment le désir de se reposer. Sans argent et sans papiers, ils s’efforcent de faire comprendre que leur navire s’est échoué.
Deux autres naufragés anglais eux aussi, arrivent peu après dans les mêmes conditions au café Faidherbe, tenu par M. Anicel. Ils sont également mouillés jusqu’aux os et portent une valise qu’ils ont pu sauver. M. Anicel apprend qu’il est en présence du capitaine du bateau, le capitaine Mac Menamie Alexander et du mécanicien Esden.
Peu de temps après, un préposé des douanes arrive au café pour contrôler la valise et les vêtements des naufragés. M. Evrard, le lieutenant de port, de service au môle, accourt également. Il apprend que le bâtiment sinistré n’est autre qu’un vieux remorqueur du nom de Treffry qui a quitté Anvers le samedi soir, vers vingt et une heures. Une avarie de machine a contraint le capitaine à mettre son navire à la côte.
Les explications du capitaine Mac Menamie sont plutôt confuses. Quant aux hommes de l’équipage, ils refusent de donner la moindre indication et renvoient invariablement les enquêteurs auprès de leur chef.
M. Cojan, administrateur en chef de l’Inscription Maritime, les gendarmes maritimes, M. Nauroy directeur et autres chefs de la douane, arrivent sur les lieux, mais il fait nuit et, dès lors, il faut remettre l’enquête au lendemain matin lundi pour connaître les circonstances du naufrage.
1La statue se trouvait à l’origine près de la jetée Est de Dunkerque


La marée basse du lundi est à 4h38. Force est donc d’attendre la basse-mer pour pouvoir se rendre à bord du remorqueur. Le flot s’étant retiré, on aperçoit sur la plage de nombreuses pièces en bois provenant du navire. Leur vétusté indique bien, qu’il s’agit d’un bâtiment très vieux.Tout à coup, Joseph Fleurbey, journalier, qui s’est approché le plus près possible de l’épave s’écrie : «Il y a du tabac dans les cales !». En effet, un liquide brunâtre à l’odeur caractéristique s’échappe de la coque. La douane est prévenue et l’enquête est poussée plus à fond, par l’inspecteur des douanes, M. Terrier, assisté du capitaine Dewinter, du lieutenant Rousse et du préposé Dupont.
Les cales du Treffry sont en effet remplies de ballots de tabac en feuilles. Il s’agit de tabac fin d’une grande valeur, et on estime à première vue que le bâtiment peut en contenir environ 2 tonnes. Des ballots émergent même dans la machinerie où on a dû également en entasser.
Le consulat britannique est avisé de cet accident et le proconsul M. Garvin Wild procède à l’audition du capitaine, tandis que le pasteur anglais Molyneux se rend au café de M. Robelet «A la vague» pour s’enquérir de l’état de santé des matelots, Jesse Kennel, âgé de 28 ans et Cedric Woolcock, âgé de 33 ans. Le mécanicien Esden est alitéDepuis le matin, les promeneurs tentent d’approcher le plus possible de l’épave, laquelle fait l’objet d’une curiosité d’autant plus vive qu’on parle de contrebande et que l’on sait les flancs du vieux bateau remplis de tabac fin en feuille, estimé, paraît-il à une vingtaine de mille francs.

A midi, l’équipage au complet se trouve réuni au Seamens Institute place Alfred Petyt, où les autorités de la douane procèdent à l’interrogatoire des naufragés. Le trafic du Treffry paraît très mystérieux. Aucun manifeste n’accompagne la marchandise et cette dernière a été confiée à un bâtiment très vieux, une plaque métallique trouvée à l’intérieur du navire porte l’inscription 1870. Ainsi donc un remorqueur ayant 64 ans d’âge sert au transport de tabac. Son capitaine prétend que cette marchandise doit être débarquée à Londres.

D’autre part, un témoin digne de foi, le colonel Cousin, officier du génie en retraite, affirme avoir vu vers dix neuf heures trente, peu de temps après l’échouement, un homme, accompagné d’une dame, se déshabiller et se mettre à l’eau pour gagner le remorqueur à la nage, tandis que la dame emportait aussitôt les vêtements du «sauveteur» et disparaissait. Ces hommes sont-ils des contrebandiers britanniques ? Le tabac fin qu’ils transportent, en provenance de Virginie, via Anvers, doit sans doute être introduit frauduleusement en Angleterre, pour ne pas payer les droits.
Au cours de l’enquête, le capitaine déclare qu’il transporte deux tonnes de tabac pour le compte de l’armateur M. Spoons, de Fowey en Cornouailles, et que par suite d’avaries de machine, alors qu’il passait en face de Westende, il a actionné la sirène de son navire et brûlé deux fusées de détresse.

Ces déclarations sont contredites par les guetteurs du sémaphore de Zuydcoote qui affirment n’avoir, à aucun moment, constaté que le Treffry demandait du secours, mais que, par contre, se rendant compte des difficultés éprouvées par le navire aux prises avec une mer démontée, ils avaient prévenu la Société Dunkerquoise de Remorquage et de Sauvetage. Cette dernière avait alors dépêché le France qui n’eut pas à intervenir, le Treffry étant déjà échoué. A bord, personne ne lançait d’appels et, pour cause, les naufragés étaient partis à la nage rejoindre la côte. Quant aux deux fusées lancées par ce navire, elles ont pu échapper aux regards des guetteurs du port de Dunkerque, étant donné qu’il faisait encore jour. Enfin aucun pavillon de détresse n’a été arboré.
Voici l’extrait du rapport daté du 7 juin du capitaine de vaisseau Martel, adressé à l’Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées directeur du Port de Dunkerque². Ce rapport nous renseigne sur les données du sémaphore au sujet de l’échouage du petit remorqueur Treffry. Il en résulte :
1° - que le remorqueur a été signalé par le sémaphore et la batterie de Zuydcoote, tout d’abord comme étant en difficulté.
2° - qu’un peu avant 20 h il s’était approché moins de 200 m d’un navire mouillé sur rade.
3° - que la malle d’Ostende était passée dans ses environs proches et qu’il pouvait à ce moment, si besoin était, lui faire des signaux de détresse.
4° - qu’à 20 h, il semble s’être dirigé délibérément vers la plage, et que sa machine tournait puisqu’il s’est échoué debout au plein.
5° - que l’échouage a eu lieu rapidement et que les secours d’un gros remorqueur devenaient inutiles.
²Archives Dunkerque 5 S 478. CMUA.

Le capitaine de vaisseau estime donc que le guetteur du sémaphore a rempli son rôle d’informateur, et qu’il n’a commis qu’une erreur, celle d’affirmer trop nettement que l’équipage de ce petit navire échoué pouvait se sauver lui-même sans difficulté.
Le rapport se termine en invitant le sémaphoriste à montrer à l’avenir plus de circonspection dans les renseignements importants qu’il pourrait fournir et de se garder d’un optimisme que les circonstances ne justifieraient pas toujours !
L’enquête, quant à elle, se poursuit au Consulat britannique au cours de l’après midi du mardi 5 juin ; elle est menée par les représentants des administrations de la marine et des douanes.
Pressé de questions, le capitaine sort de sa réserve et reconnaît qu’effectivement, le vieux navire servait à la contrebande, en Angleterre. La cargaison de tabac, chargée à Anvers au cours de la journée du samedi 2 juin, devait être débarquée dans les environs de Londres, à un endroit qui devait être indiqué au capitaine, à son entrée dans la Tamise.
Des spécialistes de l’entrepôt des tabacs de la Citadelle croient plutôt qu’il s’agit d’un tabac belge que d’un tabac de Virginie. Il ressemble à celui dont on se sert pour la confection des cigarettes pour dames. Ils remarquent qu’il donne un colorant assez tenace. Le liquide brun qui coule de l’épave tâche les mains et ils se demandent si ce tabac n’est pas plutôt destiné à la teinture. On sait que la nicotine, employée par les teinturiers, paie chère de droits aussi bien en Angleterre qu’en France.
Le capitaine du Treffry avoue n’avoir aucun papier de bord. Il navigue sans connaissement, ni manifeste. Et à ce sujet, il allègue qu’en Angleterre on n’est pas tenu de posséder les titres d’un navire à tonnage faible. Le sien fait seulement 98 t. brut. Immatriculé sous le n° 63.963, il a été acheté le 2 mars 1933 par M. Henry Georges Pounds, à Portsmouth, au prix de la ferraille.


Bien mieux, il n’y a à bord ni provisions ni réserves de combustibles de soute, l’équipage dispose seulement de la quantité de charbon nécessaire à la traversée, par beau temps, d’Anvers à Londres. C’est, comme on le voit, une sorte de bateau-pirate que, le cas échéant, l’on peut abandonner sans grand dommage. Il n’est pas assuré et il navigue beaucoup plus par habitude qu’en toute sécurité.

Le matelot, le mécanicien et le chauffeur ont été recrutés à Southampton, parmi les chômeurs, et embauchés pour neuf jours, sans aucune explication sur le genre de travail qu’ils devaient accomplir, ni sur l’endroit où on les dirigeait.Tenter le renflouement du Treffry serait engager de grosses dépenses et, comme les naufragés se déclarent sans ressources, que le réceptionnaire de la cargaison n’a pas intérêt à se faire connaître, il apparaît comme à peu près certain que cette épave sera abandonnée aux autorités françaises. Le tabac n’a plus de valeur, étant donné qu’il a été avarié très fortement par l’eau de mer. L’Administration des Douanes en prendra possession, pour le détruire sans doute. Quant au remorqueur lui-même, les entreprises de démolition ne veulent même pas s’intéresser à la récupération du matériel, tant celui-ci a peu de valeur.
Le mystérieux sauveteur aperçu le dimanche soir, n’est autre qu’un ancien soldat colonial, qui a voulu rester anonyme ; il s’est courageusement mis à l’eau et a réussi, à l’aide d’une bouée et d’une amarre, à établir un va-et-vient pour sauver le capitaine et le mécanicien.

D’autre part, M. Robert Brisset, domicilié 25 rue des Poilus à Malo-les-Bains, ainsi que son frère, ont offert leur concours aux naufragés.
L’administration des Douanes ne sévira sans doute pas, le cas de force majeure pouvant être admis. Le Treffry passait au large et, s’il est entré dans les eaux territoriales, il s’est drossé par les vents du Nord et fut contraint de s’échouer par suite d’une avarie de machine.
Les contrebandiers britanniques en sont quittes pour une aventure qui aurait pu leur coûter la vie, si on considère que le dimanche 3 juin, la mer était particulièrement démontée et que ces navigateurs, vraiment téméraires, voyageaient sur un navire très vétuste, un véritable « sabot ».
Le vendredi 8 juin, le capitaine Mac Menamie Alexander quitte Dunkerque à bord de la malle Picard, pour se faire arrêter à son débarquement à Folkestone, par les autorités anglaises ; recherché pour d’autres affaires, il comparaîtra quatorze jours plus tard, devant la Cour de Winchester.


Le mécanicien Esden et le chauffeur Jesse Kennet, également arrêtés sont retenus comme témoins, au procès relatif aux infractions aux règlements maritimes.
Cedric Woolcock quitte, non sans inquiétude, Dunkerque le 13 Juin, à bord d’un paquebot de l’A.L.A., pour être entendu par la police britannique ; il s’agissait en réalité de l’armateur du remorqueur, chef de bande redoutable. Trop vieux pour continuer à courir les mers, voire la Tamise, le Treffry lui avait été vendu pour la ferraille, au prix de 75 livres. Il déclara que l’ancien remorqueur avait été démoli. Et un beau jour, il quitta un port des environs de Londres sur ce «vieux sabot» après avoir embarqué deux chômeurs comme mécanicien et chauffeur.
Cet Anglais était au service d’une bande organisée qui passait même pour être assez redoutable. Ses membres, en effet, sont menacés de mort s’ils «crachent le morceau» et c’est pourquoi notre armateur ne tient pas beaucoup à réintégrer son pays, où l’attendent non seulement les autorités anglaises, mais encore de sérieuses représailles. Sa femme lui écrivait ce matin qu’elle avait peur et elle l’adjurait de... garder le secret. Ce trafic devait lui rapporter mille livres sterling;on suppose que le Treffry transportait aussi de la drogue qui aurait été jetée à la mer au moment de l’échouement.
Mais le séjour à Dunkerque des quatre naufragés entraîne de sérieux frais, d’autant plus que l’équipage se fait véhiculer en taxi et qu’il vit d’une manière assez confortable. Or, à leur débarquement forcé, aucun des navigateurs n’avait d’argent. Ils annoncent aux commerçants, qui leur faisaient crédit, qu’ils ne tarderaient pas à recevoir des mandats télégraphiques pour des sommes importantes : « Les gens pour qui nous travaillons, expliquaient-ils, sont très larges et très riches. Ils ne tarderont pas à vous venir en aide et vous ne regretterez pas de nous avoir fait confiance ! »
Les commanditaires de l’affaire de contrebande ne donnent pas signe de vie et ils abandonnent à leur sort leurs collaborateurs. C’est alors que l’»armateur» Woolcock, que ses trois collègues laissèrent à Dunkerque comme otage, résolut de se venger: « Give me money or I betray you ! », déclarait-t-il certain soir à un comparse venu d’Angleterre sans apporter les fonds attendus, ce qui se traduit ainsi : « Donnez-moi de l’argent ou je vous trahis!». Face à sa réponse négative, le contrebandier se fâche et offre alors à un grand journal anglais le récit détaillé des nombreux voyages du Treffry et de sensationnelles révélations sur l’organisation de la bande pour qui il naviguait. Un mandat télégraphique de 3 livres sterling lui parvint alors, à titre d’acompte. Un second mandat arrivera l’après-midi, les mémoires de Woolckock ayant été vendues, paraît-il, au journal précité, pour la somme de 15 livres sterling.
Le capitaine ayant décidé d’abandonner le Treffry aux autorités françaises, il devait établir un acte d’abandon et le faire contresigner par le Consulat britannique. Une fois l’acte établi, on pourra démolir le Treffry et débarrasser la plage de cette épave. Pendant tout ce temps, l’Administration des Douanes fait creuser au pied du navire naufragé de profondes tranchées pour y enfouir le tabac, devenu impropre à l’utilisation.
Dans une lettre datée du 12 juin 1934, Henri Goupe, de la société Bette, Goupe et Eymar, une société de chaudronnerie fer et forge, domicilié 13, ruelle du Port à Dunkerque, écrivait à M. Brocaire, ingénieur en Chef des Ponts et Chaussée. Dans cette lettre était écrit : “Ayant appris l’abandon du bateau anglais qui est venu s’échouer sur nos côtes, je me charge de le retirer, je ne vous demande aucune indemnité.”

L’ingénieur lui répond que l’enlèvement d’une épave qui ne nuit pas à la navigation ne ressort pas de son service et qu’il doit s’adresser à M. le Consul d’Angleterre, et de l’autre à M. l’Administrateur en Chef de l’Inscription Maritime.Presque 20 ans plus tard, le 30 avril 1953, le Nouveau Nord nous indique que l’Inscription Maritime de Dunkerque mettrait en vente aux enchères publiques, le 27 mai 1953, à 14 h, dans ses bureaux, au Parc de la Marine, l’épave du petit remorqueur échoué à l’enracinement de la jetée Est de Dunkerque.
Est-ce seulement cette année là que le remorqueur fut découpé ? En tout cas, il disparaît des photos aériennes jusqu’aux années 70 où il commence à réapparaître, suite à la disparition du sable de plus en plus importante.

L’épave du Treffry restera pendant de nombreuses années l’attraction des promeneurs et des estivants. Au début des années 2000, le fond du bateau est très visible. On y distingue les membrures, une partie du moteur et de l’arbre d’hélice.
La disparition de plus en plus de sable représente un danger de rupture de la digue des Alliés, comme cela s’est produit en 1949 et 1953. Un rechargement massif de l’estran a donc été réalisé, les travaux de rechargement se déroulèrent en deux phases : un rechargement de 300 000 m3 à l’automne 2011 et un autre de 1 200 000 m3 firent que la mer n’atteignit plus l’ouvrage. Par la même occasion, l’épave du Treffry disparaissait sous plusieurs mètres de sable, la protégeant et nous faisant oublier son existence !

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